3e Roadtrip Triangle de France - Jour 1 : Rouen - Orléans
Samedi 29 avril
2017
Jardin de la grand-mère de Johanna
Horaires de conduite : 15h30 - 20h30
Route : 5h /
249 km
Plein: 13,24€ / 9,11L
Plein: 13,24€ / 9,11L
Une amie m'a conseillé
d'utiliser un logiciel de reconnaissance vocale pour écrire mes blogs parce que
j'avais du mal à les écrire. Le souci c'est que j'ai du mal à supporter d'entendre
ma voix donc c'est très très bizarre. Je ne sais pas si ça va aller plus vite
en fait. Je me rappelle de ce premier road trip, ça fait déjà 2 mois que je
l'ai fait et que j'ai toujours pas écrit ces articles. C'est vraiment très
bizarre de dicter.
Je me souviens de l'extrême angoisse que
j'avais à partir. De l'extrême peur, des cauchemars que je peux faire, tout ce
travail à l'organisation de ce trip. J'avais peur d'avoir oublié quelque chose.
J'avais peur de pas avoir assez planifié, d'avoir une panne,... Toutes sortes
d'angoisses que j'ai eu, des cauchemars pendant toute la nuit j'ai pas vraiment
dormi en fait juste avant.
J'avais peur de pas être là à
l'heure et j'avais peur de ne pas être reçu comme je l'aurais espéré. Et je ne
sais pas si c'est moi qui, l'an dernier pendant le coach surfing n'ai pas donné
aux gens ce qu'ils attendaient de moi - mais ils ne m'ont jamais exprimé
clairement leur demande et donc je n'ai pas pu y répondre.
Cela dit je n'ai pas non plus
exprimé mon besoin d'être au calme psychologique après 9h de route à moto. J'aurais
voulu pouvoir me reposer, mais là encore il fallait que je fasse ce que j'ai
perçu de leurs besoins. En d'autres termes j'ai pensé qu'ils me demandaient de
parler de mes voyages. Seulement lorsque j'ai parlé de mes voyages et de ma
moto, ça a été mal reçu donc potentiellement ce n'était pas ça qu'ils demandaient.
Mais il ne m'ont jamais exprimé leurs besoins et ce qu'ils voulaient. Du coup
pour cette fois-ci, j'avais peur de ne pas répondre aux attentes - que
j'ignorais - de la part de mes hôtes.
C'est donc dans un état
d'angoisse : pour ma moto, pour moi, pour ce que je montrais de ce que je suis,
que je me suis mise en route. Pas vraiment certaine de ce qu'il avait dans mes
bagages, avec des choses en trop, ou si il manquait des choses.
Mes amis de Paris m'ont parlé
de courage, mais il me semble que : vu tout mes cauchemars, mes angoisses, mes
crises d'angoisses, le manque de sommeil et la peur tout ça fait que je ne
pense pas être courageuse comme ils disent que je suis.
Altimètre - source : Google
En ce qui concerne le voyage
en lui-même je l'ai trouvé l'ont pourtant 5h c'était la journée la plus courte
du séjour j'avais froid quand j'allais plus vite que 80 km heure. Et pourtant
80 km heure c'est la vitesse un petit peu maximale de ma moto. J'ai pu atteindre
les 100 km heure en descente dans une forêt protégé des vents mais c'est bien
le seul moment où j'ai pu aller aussi vite. J'avais moins froid parce qu'il y
avait moins de vent. En fait c'est vrai qu'en fin avril, il fait assez froid. Les
sacoches que j'ai fait m'ont vraiment fait perdre un peu près 10 km heure quand
je l'ai poussé à fond. Avant, j'allais à 90 kmh plus qu'à 80 kmh.
Au départ de Duclair j'ai voulu prendre le bac, parce que j'attendais ça
depuis mon emménagement. Puis je suis allé remonter le coteau dans ses virages
sinueux, qui m'ont conduit au plateau. C'était sympa parce que je connaissais
déjà la route jusqu'à Bourg-Achard. Par la suite, j'ai repris jusqu'au Neubourg
et raccroché à Évreux la route que je prenais quelques fois par an pour revenir
à la maison pendant mes études à Blois, Orléans ou Tours. J'ai donc pris les nationales
jusqu'à Dreux, puis Chartres, puis Orléans.
Je suis arrivé au soleil couchant à destination. C'était magnifique : quand
je suis monté sur le pont qui joint la rive nord de la rive sud d'Orléans, je
suis monté. Et j'ai vu le soleil qui illuminait comme un miroir d'eau et d'or cette
rivière sauvage, aussi sauvage que moi. Puis en faible pente je suis redescendu
sur la rive sud.
Jardin de la grand-mère de Johanna
Je suis arrivé chez la
grand-mère de Johanna qui était vraiment adorable, et qui a été vraiment
compréhensive avec moi et je me suis senti tout de suite très bien avec elle,
contrairement à l'an dernier avec les gens du couchsurfing. J'ai vraiment senti
une différence et du coup toutes les peurs qui était relié à ça ont disparu. Je
me suis dit que je pouvais continuer ma route parce que la décharge émotionnelle
de l'an dernier n'était pas présente cette année. Et alors, j'avais plus de
force pour continuer. Bien que j'ai mis
5h j'ai trouvé la route facile encore, par opposition à ce qui m'attendait par
la suite. On a regardé la météo et on a découvert que finalement j'allais
suivre le front des orages que le soleil que j'ai pu avoir aujourd'hui je le
reverrai pas.
Quelque part au fond de moi, quand j'avais regardé la
météo quelques jours avant, j'espérais toujours suivre le front de soleil et
éviter les orages. Et j'espérais que bien que je vois la météo changeante, que
ce soit encore le cas malgré tout.
On a pu faire une soirée avec
Johanna et c'est vraiment qu'après quand j'ai pu discuter avec elle : à mon
retour j'ai pu prendre plus de conscience de ce qui avait pu se passer. Sur le
moment présent je suis tellement dans le stress de pas faire de faux pas que je
suis à l'avant d'une fusée qui fonce à des milliers de kmh, le vent dans la
face.
Johanna m'a rappelé que le
courage que j'avais, c'était le courage de continuer. Je lui ai exposé mes interrogations
: je me demande ce que ça veut dire quand les gens me disent
que j'ai du courage. Veulent t-ils dire que je suis folle ? Parce que tout le
monde me dit que j'ai du courage quand je leur parle de ce que j'ai fait. Et
avec Maureen, elle était la 2e personne à me demander si j'avais pensé au choix
d'abandonner.
Johanna m'a
rassuré, elle pense au contraire que je ne veux plus me laisser contrôler par
rien et m'empêcher de faire ce que je veux. Elle a fait des études en géologie,
et le terrain sous la pluie et le vent la saoulait
déjà, truc de fou. Elle ajoute qu'elle pencherait plus pour une volonté de
lutte et non pour me faire du mal. Avec mon ex, j'étais dans une atmosphère qui
me rabaissait et où je n'étais libre de rien, termine t-elle, avec sur la moto,
il n'y a que moi et ma liberté.
Elle me transmet aussi les paroles de sa mamie - qui m'a hébergée, et qui m'ont rassuré
énormément. Sa mamie avait l'impression que j'avais un lourd passé, et elle ne
s'est pas trompée. Et elle a continué à ne pas se tromper quand elle a émis
l'hypothèse que ces voyages, c'est retrouver ma liberté, mon identité, et être
indomptable qu'importe les difficultés qui se présentent. Quelque chose de
libérateur et thérapeutique. C'est exactement comme cela que je le vois : comme
un challenge, pour voir où sont mes limites, où peuvent-bien être les murs et
les barrières qu'on a érigé autour de moi pour en faire une bonne clôture. Et
je respire à chaque fois bien mieux à la fin du voyage qu'au début.
Bonjour Ladyazur,
RépondreSupprimerNon seulement tu a beaucoup de courage, mais aussi une formidable envie de liberté suite à ton passé ou je suppose tu était "bridée" de cette liberté qui est si importante.
J'ai à une époque de ma vie été ce qu'on nommait à l'époque un zonard, j'avais environ 17 ans, parcouru la France à pied, enfin en stop plutôt, seul sur la route je me posait pas de questions, je vivais au jour le jour avec pas toujours à manger au moment des repas, j'ai fait des rencontres merveilleuses comme toi celles qui restent gravé dans la mémoires, les autres qui ne m’ont pas laissées de grand souvenirs sont presque oubliés.
Mais bref, je m’égare un peu, pour en revenir a toi, je trouve super tes ballades et peut être te pose tu trop de questions, ce qui te gâche un peu tes roadtrips.
Bon courage a toi pour la suite de tes ballades.
Bien amicalement
Jack
Salut Jack,
SupprimerJ'apprécie que tu me dise que j'ai du courage, car j'ai besoin de m'en convaincre. Tu supposes bien, c'est vrai que la prison, ça suffit.
Quand je vois que tu as traversé la France et que tu as fait des rencontres merveilleuses, je me dis que je suis un peu ourse dans ma façon de vivre le truc, j'ai tellement peur des gens que j'évite tout contact. J'aimerais pouvoir faire des rencontres merveilleuses comme tu as pu en faire.
Je pense aussi que je me pose trop de questions, mais je n'arrive pas à enlever ce stress et cette angoisse. Et il est clair que ça me gâche les road trips, tu pourras le lire sur le 4e road trip (celui-ci est le 3e).
Merci encore,
Nath.