3e Roadtrip Triangle de France - Jour 2 : Orléans - Maussac
Dimanche 30 avril
2017
Routes de Creuze - D 36 Millesvaches
Horaires de conduite
: 10h00 - 20h00
Route : 10h
/ 361 km
Plein: 24,81€ / 17,78L
Plein: 24,81€ / 17,78L
Ce matin, je me suis réveillé
chez la grand-mère de Johanna. J'ai eu plein de crises d'angoisses, sans
arriver à respirer, et en étouffant. J'ai fait des cauchemars sur le fait que
je n'arrive pas à freiner en moto. C'est vrai qu'avec cette petite moto il n'y
a pas de stabilité. Et elle ne freine pas en fait. A chaque fois je dois anticiper à mort, et je me vois déjà m'encastrer dans un talus ou dans la voiture juste avant. Alors, même si j'ai pas encore pratiqué les virages de montagne, je suis sous tension.
Sur ma feuille de route, il y
avait 319 km à faire. J'en ai fait un peu plus 361. J'avais donc pas mal de
route à faire et peut-être que c'est ça qui m'a angoissé. La peur d'entrer dans
les montagnes avec une moto qui freine pas. D'autant que rien qu'avant de partir, j'avais topé dans les 300km de base, alors avec les routes à trouver, ou se tromper, ou les mauvais calculs Google...
Entre Orléans, Vierzon et
Chartres : il faisait encore beau et il avait du soleil. A "pleine"
vitesse, il faisait un peu frais. Mais c'était tout droit. J'ai donc décidé de m'obliger à prendre 45 minutes de pause le
midi à La Châtre (pas exactement ce que je dis quand je lis ma carte) parce que je savais que je ne prenais pas assez "le temps".
La Châtre
Peu après, la pluie et les
nuages sont apparu. Vers Guéret, la route a commencé à être un peu plus
sinueuse, le temps a changé. Il a commencé à pleuvoir. Les champs de la Beauce,
totalement vidés d'arbre, commençaient à se verdir. Le bocage apparu
brutalement entre deux régions, entré dans la Creuse. C'était
sympa, y'avait des éclaircies qui ravivait ce vert en tapis. Mais plus
le temps passait, plus la pluie froide pénétrait partout. J'ai prolongé ma route
jusqu'en plein milieu du Parc Naturel Régional des Millevaches en Limousin. Dans
ce parc, je ne sais pas si c'était l'enfer ou quoi, mais c'était la mousson.
Routes de Creuze - D 940 entre Sardent et Bourganeuf
Les routes étaient tortueuses
et brillante de pluie qui n'absorbait plus. Je n'ai pas vu d'humains pendant
des heures, tellement la pluie était battante... et peut-être parce que je me
suis retrouvée au milieu de nulle part. J'ai eu beau prendre des photos, elles
sont probablement floues et plein de pluie. Cependant, on se rend compte de ce
que j'ai pu vivre à ce moment-là. Les routes était si petites, si blanches sur la carte,
qu'au final il n'y avait plus aucun marquage au sol. Elles étaient rapiécées,
elles serpentaient entre des champs d'une verdure incroyable marquant la
fréquence des pluies.
Routes de Creuze - Parc Régional des Millesvaches
La route passaient à travers les
forêts de pins, de sapins et de conifères très sombre. Parfois on pouvait
apercevoir dans les champs, des petits lacs et des collines qui s'échelonnaient
les unes derrière les autres, de plus en plus pâles par le brouillard. J'ai
essayé de trouver mon chemin parmi les panneaux, parce que ma carte était
devenu illisible à cause de l'eau.
Routes de Creuze - D 940 entre Sardent et Bourganeuf
Le temps passait, la journée
commençait à s'assombrir un peu, et la pluie en mousson, on s'est transformé en
orages. J'ai commencé à entendre le tonnerre, alors que je devais monter sur
les collines. Je savais qu'il fallait traverser cette ligne de crête et de
colline, pour pouvoir passer de l'autre côté. Donc je fonçais vers l'orage
directement.
J'entendais le tonnerre
gronder de tous les côtés. Ils vibraient même dans ma poitrine. Je sentais
l'électricité tout autour de moi, et l'eau glissante sous ma moto. J'étais pas
très rassuré. Je n'allais pas très vite. Et plus je montais en altitude, plus
je voyais dans les nuages ces lumière brèves et intenses.
Sur les collines de crête, j'ai
aperçu à quelques 300 mètres devant, un éclair toucher les arbres. Sur le dôme,
puis quelques secondes après, un autre éclair derrière. J'ai essayé d'accélérer
un petit peu entre les virages, pour passer de petits bouts de forêt, en petits
bouts de forêt, de bosquets en bosquets. Espérant que ces arbres pourraient me
protéger, mais ne l'imaginant pas une seule seconde. Un troisième éclair n'est
pas passé loin. Je l'ai vu. Puis, j'ai réussi à passer d'un flan Nord à un
flanc sud de l'autre côté peu à peu. Pas facilement.
Routes de Creuze - D 8 vers Royère-de-Vassivière
Les routes indiqué en vert sur
la carte, devaient sûrement être jolie, mais la pluie saturait l'atmosphère en
brume. Tant et si bien que je ne voyais pas à 200 m, même si j'ai pu profiter
des flancs de montagne, ça n'était pas une vision assez loin pour profiter
totalement du paysage. Je m'étais fixé un objectif, et j'avais peur de ne pas
l'atteindre. D'ailleurs à 10 km près, je crois que je ne l'ai pas atteint.
Finalement au bout de 10
heures de route en étant complètement trempé jusqu'à l'os, je me suis dit qu'un
camping était une mauvaise idée. Et j'ai pris le premier hôtel que j'ai pu voir
un dimanche. C'était pas facile.
Hotel Europa - Maussac
Arrivée à l'hôtel, trempé
comme un chaton de 6 semaines, je me suis fait recueillir par la directrice qui
m'a offert un chocolat chaud. Elle m'a vu totalement trempé et elle m'a enjoint
prendre un bain plutôt qu'une douche. J'avais
eu si froid que mes doigts étaient engourdis, et le sont resté 10 jours
après la fin du roadtrip. Je m'étais fais mal au pied, et j'ai essayé
de le soigner, mais les jours suivants allaient être une horreur, et
j'arriverais presque plus à mettre mes chaussettes et mes bottes de
moto.
J'ai bu mon chocolat avant qu'il ne refroidisse, puis je suis allée dans la chaleur de la salle de bain. Et franchement, ce bain, c'est le bain où j'ai pris le plus long pied de ma vie. A chaque seconde. Il était chaud, il était doux parce que l'eau de Corèze, c'est peu calcaire, voir pas du tout contrairement à l'eau de la Normandie qui brûle comme de l'acide parfois. La baignoire était large, je voulais rester dedans toute ma vie. Dormir dedans.
J'ai bu mon chocolat avant qu'il ne refroidisse, puis je suis allée dans la chaleur de la salle de bain. Et franchement, ce bain, c'est le bain où j'ai pris le plus long pied de ma vie. A chaque seconde. Il était chaud, il était doux parce que l'eau de Corèze, c'est peu calcaire, voir pas du tout contrairement à l'eau de la Normandie qui brûle comme de l'acide parfois. La baignoire était large, je voulais rester dedans toute ma vie. Dormir dedans.
Altimètre - source : Google
Je me suis rappelée les cols
que j'ai franchi jusqu'à 936 m de haut, alors que je partais de basse altitude
à Orléans. Je crois qu'à ce moment-là, c'était la journée juste avant la pire.
Passer de 92 m à 937 m d'altitude. Les montées cumulées faisaient 2600 m et des
descentes 2135 m. Tout était trempé, j'ai dû sécher ça au sèche-cheveux.
Pour finir, j'ai sorti mon
doudou lapin en peluche, et j'ai dormi comme un bébé.
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