L'Hiver, le Froid, les Pensées...

 

J'attends le temps. Je n'ai qu'une hâte : que le printemps revienne. J'ai 4 roadtrips de prévus cette année. Certes les petites angoisses de "comment je vais trouver quelque part où dormir ce soir?", mais sur la route, à moto, ça sera apaisant.

En attendant, je prépare. A grands coups de EXCEL, de tout ce qu'il faut pour le voyage, et même un extra cette année, ou plutôt 2 : des sacoches en cuir dimensionnées comme il faut, et un permis A2 de moto!

Tableur - Vers la Belgique

Je vais aussi sur Pinterest pour affiner les étapes, tout en me limitant à 3 par jour. Je sélectionne en fonction de mon parcours initial, de leur intérêt ou de leur distance à mon projet de parcours d'étape. Je préfère généralement les plages aux montages, et les montagnes aux villes que je fuis de préférence.

Pinterest - Playa de Mexota, Asturias, SP

Et au détour d'un partage FB, je tombe sur ce Blog : Thomas DESPIN - Voyages

Intro

C'est vraiment ce que je ressens, dans ses mots, dans ses idées, comment vaincre contre lui-même. En préambule, il cite plusieurs personnes qui se sont adressées à lui. On lui parle de ses efforts, et du fait "qu'il a des couilles de voyager seul". Ça me renvoie évidemment à mes road trips. Les gens sont pas dans ce rapport avec moi. Quand je parle de solitude, il n'y a pas d'admiration, il y a de la peur et de la gêne, genre gros blanc. Des "t'es sûre?", ou des "t'as pas peur?". Véridique. Parfois ça me fait penser à des clichés sur les féministes qui se plaignent, alors ça m'a soufflé quand on me l'a dit. 

Pinterest - Playa de Penarronda, SP

Le Hasard

Il parle ensuite de chance. Il est un peu comme moi. J'irai un peu plus loin cependant. Je pense que la chance n'existe pas. Ce n'est que du hasard. Des 1 et des 0. Mais plus on travaille à ses projets, mieux ils aboutissent. La chance n'existe pas, on la crée. C'est ainsi que j'ai fait des costumes, c'est ainsi que j'ai dansé. Je me sentais en transe pendant que je dansais. J'étais heureuse parce que les mouvements calmaient mes angoisses, le feu plongeait le regard des autres dans le noir par contraste. Alors je n'avais plus peur d'eux. Je relâchais la pression, et je souriais, même après la danse. Et les autres prenaient ça pour de l'arrogance. Alors que c'était les seules fois où je commençais à prendre confiance. Peut-être que l'arrogance c'était d'oser.

Il clôture son paragraphe sur la Chance en parlant de gens qui se plaignent de ne pas en avoir tout en restant sur leur canapé. Outre le fait que la stagnation ne fait rien fonctionner, et que le fait d'être négatif sur les autres pour se mettre en valeur n'apporte rien (il en use et abuse dans l'article), si j'étais restée dans mon lit, sûrement que rien de tout cela ne serait arrivé. Et c'est normal. On n'a rien sans rien. Et j'aime trop agir et bouger. J'aime l’hyper-action. Et l’hiver me donne l'impression d'être dans un starting bloc de course de chevaux, j'attends et j'attends encore que les portes du printemps et de la lumière s'ouvrent.

Pinterest - Playa Arenal de Moris, SP

 

Le bonheur

Quand je vois les autres, je les imagines heureux, et avoir réussi là où j'ai échoué. Être heureux, amoureux. Pour l'instant, je ne suis pas sûre d'arriver à être heureuse. Juste, qu'en moto, je n'ai jamais réussi à être aussi apaisée, à avoir autant envie de partager ce que j'ai devant les yeux, je me sens si bien. C'est peut-être ça le bonheur. Là-bas, je n'ai personne devant les yeux. J'évite de me faire du mal. J'évite la comparaison. Je comprends bien que chacun est différent, que chacun trace sa route, chacun fait ses propres choix, et très vites chacune de nos vies sont incomparables. Nous gérons avec plus ou moins de difficultés les blessures de la Vie. Il se trouve que moi, je n'y arrive pas. Pas pour tout. J'ai disons abandonné une certaine partie de ma vie. C'était trop dur à surmonter.

Thomas parle ensuite du fait de devoir raconter les moments difficiles pour que les gens fassent attention à ce que l'on a vécu. Peut-être parle t-il de cela parce qu'il vit de ses récits de voyages. Je pense que l'important c'est de vivre le moment, sentir le vent dans son cou, le soleil sur ses joues, le sable sous les pieds, les odeurs de fleurs, les paysages au bord des yeux. Qu'importe ce que les autres pensent de ce que l'on a vécu, même si on le décrit, même si on va plus loin en l'inventant (à l'heure de Google Street ou Earth), ils ne pourront jamais comprendre ni manifester autant de réaction que ce que Thomas voudrait. Parce que vivre et lire c'est différent. Et puis c'est pour soi et non pour les autres que l'on fait les choses. C'est ce que j'aime aussi dans les road trips solo. Ca n'appartient qu'à moi, et c'est la petite pilule magique qui pourrait me sauver. Si un autre vient, tout serait dénaturé. Après, si j'en parle dans mon blog, ou sur FB, ce n'est que pour offrir ou partager, il n'y a rien à réclamer ou à être déçu. Parce que le plus beau est avec soi, dans sa tête, un moment déjà passé.

Pinterest - Praia das Catedrais, SP

 

L'élaboration

Le "blog trotter" continue en parlant du regard que l'on porte aux gens qui réussissent sans comprendre que c'est le chemin, pas la destination qui importe. Encore à se préoccuper des autres et de ce qu'ils pensent. C'est humain, mais quand tu as ouvert les yeux sur ça, tu ne peux plus les fermer. Je sais que le regard des autres m'importe, m'importune je dirais. J'aime pas être jugée, ça m'englue les jambes dans la boue quand je dois avancer.

C'est vrai, les gens ne voient que les photos finales. 

Ils ne voient pas la recherche de la moto, les réparations, l'équipement à trouver afin qu'il convienne parfaitement aussi bien au niveau esthétique que sécuritaire, les contenants pour les bagages (sac à dos, sacoches, holster,...), la destination, la planification des étapes pour qu'elles ne soient pas trop longues, mais pas trop courtes pour que je ne m'ennuie pas, les endroits où dormir, le dégagement d'un budget, les choix, les sacrifices, les bagages, le nécessaire, le superflu... 

Se battre contre soi-même pendant la préparation, ne pas abandonner, réussir à tout boucler dans les temps pour n'avoir qu'à rêver et flotter sur place. C'est vrai que ça mérite des efforts, mais de là à parler de souffrance, quand on profite de chaque instant, et bien non. Et alors?

Pinterest - Praia da Ursa, Portugal

 

 

La Magie

Il continue son article sur la peur et le mouvement perpétuel. Sans peur on bouge, on vit. Avec, ça cristallise tout. De là à rêver sa vie. Sérieux faut pas déconner. De là à se dire que c'est parce qu'on se concentre sur ses problèmes. Et bien je pense que ça n'a rien à voir. On ne peut pas taxer les autres de faire ça. Et s'il le font tant pis. Mec, focus on yourself. Pas pour être égocentrique, mais juste pour que ton Toi d'aujourd'hui soit meilleur que ton Toi d'hier et que ton Toi de demain soit meilleur que ton Toi d'aujourd'hui. Bref, pareil, je suis pas censée lui donner de leçons.
Et il est vrai que dans mes road trips j'aurais dû m'inquiéter. Quand je suis tombée en panne à 500 km de chez moi, j'ai flippé pour elle. Un peu. Mais pas autant que je me serais vue le faire. Ou alors j'ai une vision de moi bien trop sombre. Je me vois autiste, sombre, aigrie, frustrée, apeurée par tout et tout le monde. Or, et si j'étais ouverte, joyeuse, coquine, et pleine de confiance?

J'espère vraiment que ces road trips vont m'aider à prendre confiance en moi et me découvrir moi-même. C'est vrai que je ne me suis jamais trop inquiété lors de mes road trips. Comme si j'étais hors du temps et des responsabilités. J'espère changer, devenir une autre personne.

Pinterest - ardenas Reales, SP

Épilogue
J'ai hâte que la lumière revienne pour recommencer à fourmilier, à être plus en forme, sans cette grippe que je me traîne. J'ai hâte de pouvoir continuer et finir les sacoches de ma bécane. D'enfin y tester tout le matos que je pourrait y mettre pour partir sur les routes, tester les fermetures.