1er Road Trip : Normandie







Avant Propos :


 Préparation du voyage


J'aime pas le rose, j'ai donc acheté mes équipements en conséquences :
- un jean (protection moto + fraîcheur que ça m'apportera cet été en Espagne et au Portugal)
- un blouson en cuir vintage marron (que j'adore)
- un casque noir mat modulable (avec lunettes de soleil intégrées)
- mes Docs noires (que j'avais pas utilisé en 5 ans)
- mon sac à main holster
- mes sous-gants en soie
- mes gants d'été
- mon élastique noir (pour mes cheveux)

Dans mon sac à dos dont j'ai fais une housse un peu tzigane pour que les sangles ne se baladent pas partout :
- un duvet (-15°C parce que je suis frileuse)
- un oreiller (fabriqué avec un coussin IKEA à 1,27€ et une chute de polaire marron, il passe en machine)
- une trousse de toilette
- un pyjama
- un sac qui contient mes sous-vêtements pour tout le séjour
- des T-shirts
- un jean normal de rechange
- un appareil photo et son chargeur
- un chargeur de téléphone (et un chargeur supplémentaire autonome)
- une trousse et un journal de bord

Dans mes sacoches de moto :
- un gilet jaune
- des tendeurs (pour fermer les sacoches et pour fixer le sac à dos)
- un spray anti-crevaison
- de la graisse blanche pour la chaîne
- un bidon de 2 L de SP98
- une pomme (et de l'eau dans une autre sacoche)
- un coupe vent sous forme de combi une pièce (je l'ai acheté à Avranches le jour 4)

Pas de vêtements à la mode donc, juste le strict nécessaire. Pas de trucs de trop finalement.


Ce que j'aurai dû emporter :
- des lingettes (quand je dois faire de la mécanique)
- le sac à feu (si j'avais eu plus de temps et plus de place)
- une trousse de 1er soins
- un shorty (pour le road trip d'été)


 Road trip Normandie tel qu'il était prévu au départ




Horaires de conduite : 28h / 840 km
Plein: 51€15 / 36,50 L
Soit pour un plein à 17,1 L : 395 km.

Ca fait du bien de repenser, reparler d'un road trip presque 2 mois après. Je vois les choses d'un œil plus serein, plus apaisé. Avec les sentiments plus positifs. Débarrassée du stress immédiat. Bon après j'ai pas fait les choses à moitié. J'ai passé ma formation de 7 h fin mars, et une semaine après, je me lançais dans 5 jours de route à raison de 7h de route par jour. Comme première expérience, on peut faire plus simple et moins aventureux. D'autant que je ne savais pas si ma moto avait des vices cachés.

En fait, je ne me sentais même pas capable de faire de la moto sur route, par rapport au parking. Alors se dire qu'une semaine à peine après, je devais en faire 5 jours, sans filet, c'était un peu comme y'aller avec un bandeau sur les yeux. Je ne me sentais pas capable de faire ça, mais je m'étais engagée auprès de personnes qui m'hébergeaient, et faut bien se lancer un jour! Mais dans mes inquiétudes, je savais que j'avais un sens de l'orientation de malade, je suis un GPS vivant. Même en cours d'archi j'avais toujours 20/20, la vision dans l'espace, facile.

Je n'ai pas envie de me plaindre, pas envie de parler de certains mecs qui se moquent de moi parce que c'est en Normandie. Fais donc la même, après on en reparle. Cela dit, je préfère être et penser positif, s'il veut passer sa vie à rabaisser les autres, c'est son choix. Je préfère aller plus loin, être meilleure que ce que j'étais hier, me concentrer sur mes propres objectifs, aider mes amis s'ils ont des problèmes, dans la mesure où je peux le faire. Chacun sa vision de la Vie, j'ai envie de dire. Ce qui convient pour l'un ne convient pas pour l'autre. J'ai la chance, ou pas... En fait je me la suis créée cette chance, je me suis éloignée de ceux qui n'en valaient pas la peine, et je suis restée auprès de ceux qui me poussent vers le haut. Au début, je culpabilisais, maintenant, je comprends la nécessité de ces choix. Les gens bons, et intelligents, qui seront là le plus souvent possible quand on a des soucis, il faut les garder. Et ça marche, je me sens mieux, je me sens bien.

Il y a encore trop peu de femmes qui font de la moto, encore moins qui s'autorisent à le faire seule, encore moins en road trip et encore moins une semaine après leur formation. Les gens me questionnent souvent : "mais tu es seule à le faire?" Après, je ne suis pas un homme, je ne sais pas vraiment si on vous la pose cette question. Même après 2 road trips, j'ai toujours pas envie de le faire avec quelqu'un. En tout cas pas mes gros road trips de 5 jours ou plus. Mais j'ai parfois eu envie quand je croisais des groupes de motards de faire pareil, avoir une petite team à moi et d'aller rouler en groupe sur 2-3 jours. Mais avec qui, comment, sachant qu'avec ma petite 125, les autoroutes... c'est pas safe. Donc trouver des gens qui sont dans le même trip de balade et pas moto de sport qui va vite, ça serait l'idéal. Remarque, aux motards de sportives de me prouver qu'ils sont pas des kékés et qu'ils ne vont pas vite, et qu'ils roulent correctement. Donc à moi de trouver des customs respectueux de ma vitesse. Sans pression.




Mercredi 6 Avril 2016

Horaires de conduite : 12h -19h / 176 km
Plein: 15 € / 10,7 L

J'avais prévu d'aller au Havre, pour aller à Courseulles. 309 km dans la journée. Seulement, les heures passaient, et j'ai pas osé forcer le destin. Mais un de ces 4, il va bien falloir que je visite Le Havre, c'est proche de chez moi et j'y suis jamais allée. En plus j'entends beaucoup parler de son architecture.

Il faisait gris, et il a plu un peu. Mais j'allais pas vite alors ce n'était pas grave. La route ne glissait pas trop. En partant de Gaillon, en haut de la côte, je suis tombée car j'ai ralentis à l'arrivée d'une voiture et à l'arrêt, j'ai pas réussi à contrer le poids de Kerdane qui est assez bas et environ 2,5 fois mon poids. Le fait d'être petite aide pas non plus. Mais heureusement, une voiture de Gendarme me suivait. Le gendarme m'a relevé la moto, j'étais super confuse en remerciement, il m'a demandé si ça allait, et j'ai pu repartir. Bon pas trop vite tout de même.

 Jour 1 - Boucles de la Seine et Côtes sous le Havre



J'ai adoré pouvoir prendre mon temps, ne pas aller vite (c'est vrai que c'était les 1er jours de ma vie où je conduisais une moto, pas de pression). J'avais l'impression de pouvoir plus regarder le paysage, être dans le paysage.

Après Gaillon, j'ai suivi la Seine, c'était super de voir l'eau en miroir juste à côté de la route. J'ai suivi une péniche, sur le côté. Passé un petit village qui suivait le fleuve, je suis allée droit en forêt. La route était sinueuse, j'étais à 30, mais je voyais les campanules, les arbres aux branches aérées. J'ai croisé une plaque aux Morts, perdue dans un virage. C'était tellement beau. Et ce n'était que le début.

Ce sentiment de Liberté, je commençais à le ressentir. Passée la peur de tomber, le point d'équilibre atteint, j'étais pas encore très assurée, car à la fin du road trip, à l'arrivé de la pluie, j'ai repris peur quand les ronds-points arrivaient car elle a glissé et chassé de temps en temps car je ne gérais pas encore tout à fait la rétrogradation en 1er pour maîtriser la courbe. C'est plus le manque de confiance qui pouvait me poser problème en fait.

Le premier jour, j'ai ressentis les odeurs de plein fouet. D'abord l'humus dans la forêt, les champs de colza, les herbes, la mer, les rhododendrons. Je n'arrive pas à exprimer l'impact que ça a eu, c'est libérateur.



 Embouchure de Seine, pas loin du Marais Vernier.

Je me suis amusée à acheter un jean anti abrasif de moto. Ça me rassure. On sait jamais. Sur la photo, la moto me paraît tellement petite, alors que quand je la manipule, elle est si grande. Par contre ses petites sacoches noires paraissent minuscules... Je dois les refaire, je me demande encore si je les fais en noir ou en marron. J'ai adoré que certains motards me demandent si ça allait bien alors que je regardais mon GPS. Bon il va falloir que je trouve une solution (genre étudier mon itinéraire la veille) pour ne pas perdre des heures à savoir où aller. D'autant que ça prend de la batterie pour le téléphone au lieu de prendre des photos.





 Embouchure de Seine, pas loin du Marais Vernier.




Je suis allée sur le bord du coteau pour voir l'ouverture de l'estuaire. Et j'ai découvert un miroir, littéralement. Le ciel qui se reflète entre les herbes. Je suis passée un peu vite, pressée par le temps qui passe et sans trop savoir si je pouvais le prendre un peu plus. Je crois que j'ai envie d'aller voir le Marais Vernier, maintenant que j'ai un taff et que je suis plus sereine avec ça. Je devrais me prendre une journée, un pic-nic, et me poser et partir à pied dans les landes, voir les camarguais de l'amie de ma mère, et ses Highland Cattles. C'est eux qui ont créé le Parc du Marais Vernier, et elle qui était ma 1er boss. Peut-être qu'avant de programmer ça, il faudrait que je leur demande s'ils ont des conseils de chemins.





 Pont de Normandie


Un peu plus loin, je me suis rapprochée du Pont de Normandie, en longeant la Seine. En vrai, c'est assez impressionnant quand on a une petite à moteur.

  Plage du Butin



J'ai été faire le Tour de Deauville, et ses grosses meringues d'Hôtels, ça me fait rire que le festoche du Film Américain se déroule là.


 Deauville







Arrivée à Courseulles


J'étais trop contente d'arriver. Et d'avoir réussi ma 1er journée, et d'être encore vivante à la fin. J'étais arrivée dans mon Paradis. Là où je peux me reposer quand j'ai le cafard. C'est spartiate à l'appart, mais on y est chez soi. J'aime la petite commune. J'aime me balader le long de la mer. Me ressourcer. J'ai pas pu le faire là, car ce n'était qu'une étape pour la nuit, et la 1er journée m'avait un peu fatiguée, le stress de pas réussir, de faire quelque chose de très nouveau, la peur d'être trop fatiguée le lendemain, vouloir économiser ses forces...




Plages des mon Paradis, Courseulles




La vue de l'appart, je l'aime et je l'adore. Le petit déjeuner le matin, la fraîcheur du moment, le calme, les couleurs changeantes. J'adore cet endroit. Je m'y sens tellement tranquille...



 Plages de mon Paradis, Courseulles


La plage de sable me faisait penser à la Californie. Mais avec Google Earth, je me suis aperçue qu'ici, c'était mieux. Bien plus beau, un sable moins poussiéreux, plus coloré. Plus doux.




 Plages des mon Paradis, Courseulles




Jeudi 7 Avril 2016

Horaires de conduite : 12h20 -19h / 162km
Plein: 8€26 / 5,9 L

  Jour 2 - Côtes de Courseulles à Cherbourg


J'aime bien être libre, rouler seule. Ça me permet de faire ce que je veux, réguler mon allure, changer d'itinéraire quand je veux. Ce que j'ai aimé dans cette étape et dans celle qui a suivit, c'est que je parcourais des routes moins fréquentées, pas de grands axes, donc, mais au plus proche de la mer. Des petits chemins, une nature fraîche et luxuriante en ce début de printemps.




 Arromanches - Gold Beach



Les premiers kilomètres de ce road trip m'ont amené à Arromanches. J'adore cet endroit, y'a un super point de vue sur la baie. C'est en surplomb, et les 1er images qui font rêver.




Commune de Grandcamp-Maisy


Un peu plus loin, on retrouve le plat et le calme. Quelque part, je préfère, ça me rappelle mon coin de paradis. Même si ici, le parking et la barrière en béton, c'est moins sauvage que ce que j'aime. J'aurais dû la laisser et aller sur le sable. Mais j'aime pas trop la laisser.



 Pointe du Hoc

J'ai toujours adoré les bateaux de pêche. Ça me rappelle une histoire que j'écrivais, sur un gars qui avait ce genre de bateau comme couverture pour faire ses missions de mercenaires. D'ailleurs il faudrait que je continue cette BD.



Marais du Cotentin


Ah ce Marais, c'était génial de rouler sur le bitume avec des canaux de chaque côtés, comme si on flottait. Dans les champs de part et d'autres, les vaches me regardaient dans les hautes herbes. J'aurais voulu qu'il soit plus grand, rouler encore et encore dans la douceur et la solitude. L'odeur de la mer, la sensation qu'elle est juste derrière chaque haies.




Sainte Marie du Mont


Bon ok, je crois que je l'adore la bébête. Ce chromé, les rayons dans les roues, le cuir, le rouge.



Utah Beach


J'ai beaucoup aimé cette plage, très nature, très sauvage. Les herbes comme une fourrure sur le sable. C'est assez fréquenter derrière les dunes à cause des monuments, mais s'y arrêter en parcourant les chemins dunaires sous forme de planches de bois est sûrement très agréable. Je ne me suis pas autorisée à y rester, j'avais peur d'être tard à Cherbourg.




Réville - Hôtel la Villa Gervaiserie



Je me souviens avec nostalgie et bonheur de cet endroit. Un weekend calme avec un ami, une Harley. Quoi de plus parfait. Bon ma Kerdane ira jamais aussi vite. Mais je trouve que son modèle de Harley est super. Ce choix d'Hôtel, une bonne idée. La plage et le coin ne demande qu'à le découvrir par des balades à pieds. C'est calme, on se ressource. Avec un ami, c'est mieux. J'ai pas su être super zen l'été dernier, c'est peut-être pour ça que je fais mes road trips seule, c'est pour pas faire subir le poids de mon stress sur quelqu'un d'autre. Et quand je suis seule, c'est comme si le vent balayait ce stress au loin, et que je n'avait plus que la beauté du paysage, le soleil, et le calme.

J'espère seulement que je me suis améliorée depuis, que je suis meilleure que je ne l'étais avant. Je n'ai pas voulu blesser mon ami. Mais je crois qu'à la fin il ne me supportait plus. Je ne savais pas faire certaines choses. Je n'étais pas assez sûre de moi. J'avais besoin de temps de ce côté là. Me supporter. Maintenant je vais mieux.Ça me manque un road trip avec un ami.




 Vue de l'hôtel - Hôtel la Villa Gervaiserie


J'ai aimé rouler ici. J'ai aimé ces souvenirs. J'ai aimé le miroir de la mer dans la baie. Les dunes courtes, mais présentes. Le balancier des herbes, comme une danse avec le vent.




 Route littorale - Quinéville


J'aime ma bébête, vraiment! Je voulais voir un peu si je pouvais faire une photo par jour avec la Kerdane. C'est vraiment sympa de pouvoir la shooter avec la mer derrière.
Le soir j'ai été hébergée par Laureline. En me garant, j'ai chuté parce que le parking était pentu et ma béquille a ce satané ressort. C'était génial, elle m'a parlé des MAPA, du bio, de sa façon de faire le flan au poireaux, la pâte, et le caramel au beurre salé. C'était trop bon!





Vendredi 8 Avril 2016

Horaires de conduite : 12h -19h20 / 208 km
Plein: 10€81 / 7,70 L


  Jour 3 - Côtes de Cherbourg à Avranches


J'ai vraiment adoré les routes de Cherbourg à Flamanville. J'étais seule, ça faisait du bien. Des routes perdues, soit entourées de talus, sinueuses, soit avec des falaises à pic. C'était magnifique.



  Cherbourg - La route longeant la mer


Au départ de Cherbourg, donc, ils ont fait une route qui longe l'énorme port, c'est impressionnant, toute cette architecture, cette eau plate, sans vagues. L'eau bleue foncée, dans laquelle se reflète le ciel. Il fait beau, les voitures passent comme si ça n'avait aucune importance, mais à rouler sur ma minuscule, avec tout ce qu'il y a à voir autour, je me sentais bien.



  Cherbourg - La route longeant la mer




 Urville Nacqueville - Plage


Un peu plus loin, avant d'aller vers les côtes sauvages, un dernier village face à la mer. J'ai appris plus tard qu'un de mes amis y habitait. C'est un très bel endroit. J'aime beaucoup les grandes plages plates.




  Landemer


Un peu plus loin, la côte sauvage. C'est un des moment forts de ce 1er road trip. Un endroit comme d'autres par la suite qui m'ont coupé le souffle. J'ai adoré voir les couleurs de la mer, des buissons d'ajoncs, et le rouge des herbes sur les falaises. Et la mer qui se fracasse sur le noir des roches.




   Landemer


J'aurais bien aimé pouvoir me poser une heure ou deux pour croquer et dessiner un tel paysage. Je crois que le problème surtout, c'était les autres, les touristes qui étaient là. J'avais peur pour ma moto. Peur de leur jugement quand ils me regardaient, il faut vraiment que je me débarrasse de ces angoisses, ça m'entrave.

J'aurais pu faire une aquarelle sans stress, sans jugement, et sans peur qu'on me tire ma moto ou qu'on la heurte en voiture. J'aurais pu ne pas me préoccuper des autres au lieu de faire ma "meuf en voyage organisé" qui vite prend sa photo et se barre. J'adorais l'eau qui se brisait sur la roche noire. Le noir et le blanc qui s’emmêlent, le roux et le bleu qui se font face.




   Anse Saint Martin


La suite s'ouvre sur une plage de sable plutôt gris, c'est des couleurs dont on a peu l'habitude de voir. J'aurais voulu y rester, là encore. Mais il va falloir que je le prenne, ce temps.



   Pointe des Grouin


Plus loin, j'ai essayé d'aller le plus au nord possible, passé les villages, j'ai retrouvé un bout d'Irlande. Les vaches dans de petits enclos de pierre. J'aimais bien les langues de terres cultivées ou d'élevage, un peux violacé, jaune ou vert franc.



   Nez de Jobourg


Le Nez de Jobourg, encor un endroit à la pointe, peu de monde, un vent fort, mais d'une beauté certaine. C'est étrange comme cet endroit est si beau et comme je manque de mots pour le décrire...




   Baie d'Ecalgrain




Je suis allée en voyage d'étude Géologique quand je faisais ma 3e année de licence à Orléans. J'aurais voulu prendre là aussi plus de temps pour flâner sur le sable, m'assoir sur les plis rocheux, parce que même pendant le voyage d'étude j'avais se sentiment de frustration de n'avoir pas pu y passer le temps que j'aurai voulu. J'aimais ce sable d'un doux jaune, les tranches de strates, les algues en bandes vertes dans l'eau émeraude.



    Baie d'Ecalgrain


De plus près, on voit bien l'axe des plis qui font de grosses vagues transversales de 10 m de diamètre. Les vagues blanches en arrière plan, bordent le bleu profond de la manche. En face, Gernesey flotte comme un paquebot.




    Réserve Naturelle de la Mare de Vauville


Un peu plus loin, on trouve la réserve de la Mare de Vauville. A la réflexion, j'aurais dû aller au pied du marais, mais j'aurais été en retard le soir. J'aime beaucoup le damier des bocages.



     Réserve Naturelle de la Mare de Vauville


La vue du marais donne vraiment envie de s'y promener. Pas le temps, mais la vue est géniale. J'ai beaucoup aimé le gradient de couleur : roux pour le coteau, vert profond pour les champs d'élevages face à la mer, brun pour les landes dunaires, des petits miroirs d'eaux qui s'y accrochent, miel pour le sable et bleu roi pour la mer qui s'étale jusqu'à l'horizon.



     Petit accident de parcours


En ne voulant pas perdre trop de temps, je suis allée sur une nationale. Mais à une sortie de rond-point, j'ai voulu laisser passer les voitures, j'étais à 30 km/h, je me suis mis sur le bas côté, et la moto a chassé l'arrière, sous les gravillons, il y avait du sable, j'ai glissé dessus et sur les herbes. Que des dégâts matériels, mais ma main a eu une bosse. Il reste un kyste qui se résorbe. Rien de cassé pour moi. La moto a son clignotant gauche casé, et son sélecteur de vitesse tordu. Mais elle fonctionne encore.



     Saint Germain sur Ay





Samedi 9 Avril 2016

Horaires de conduite : 12h -16h / 144 km
Plein: 7€97 / 5,70 L



   Jour 4 - Mont Saint Michel à Alençon


Jolie étape, je devais longer la côte de la Baie du Mont Saint Michel, de belles routes sinueuse, un pied dans les champs, un pied dans l'eau. Ensuite, en passant par de belles forêts, et des cités médiévales, je devais rejoindre mon amie dans l'Orne et ses magnifiques bocages.



   Réparation après l'accident


D'habitude, je pars à 12h, et là, les couchsurfeurs partaient au boulot, dans la précipitation pour aller à leur garage, j'ai oublié mes Docs, du coup il m'a filé son trafic, juste au moment ou ses potes gendarmes passaient papoter. Ils ont voulu m'attendre, pour être sûr que tout allait bien pour moi. Décidément, j'ai de la chance avec les gendarmes. En plus ils étaient jolis. Bon, j'étais quand même contente d'avoir toutes mes affaires et de pouvoir repartir... sous la pluie avec une moto tellement froide qu'elle redémarrais plus, alors le garagiste me l'a réchauffé, rassurée, et j'ai pu vraiment partir cette fois.




   Mont Saint Michel


Après avoir acheté une combi coupe-vent à Avranches, je l'ai enfilé, et j'ai bien fait, juste après il a plu. Hop, on achète des trucs à la biscuiterie, puis on enfile le coupe vent, et on se barre de cet attrape-con qu'est devenu le Mont Saint Michel avec ce parking payant. Mais au 2e road trip, j'ai trouvé la solution pour pas payer. Avec la combi, au lieu de congeler, tu as presque chaud. Pourtant, c'est une fine toile de plastic noir.




   Grêle sur le parcours


J'ai reçu de la grêle sur la tête, mais j'étais comme une gosse, je souriais. Malgré le froid, je continuais. J'étais contente, je faisais attention à ce que m'avait dit le garagiste le matin, tout ce qui brille sur la route en temps de pluie est dangereux. Donc je roulais sur le centre, vous savez, la crête avec les graviers qui ressortent. Rouler aux centre des bandes de bitume refait, soit sur la droite de la voie, soit presque aux centre de la largeur totale de la route.

J'avais pris soin de pulvériser sur le cuir que j'ai installé sur le réservoir de l'imperméabilisant. Mais apparemment, avec les grosses averses, il n'a pas tenu et le manteau de réservoir s'est retrouvé trempé. On le voit détrempé sur la photo. J'ai donc décidé de garder la bombe à spray dans les sacoches.

J'ai tracé directement chez Emmanuelle. C'était génial, elle m'a appris le risotto aux asperges et à l'ail. Trop bon. C'était bien, une heure après que je sois arrivée, il a fait beau, et on a pu papoter en marchant un peu. Ça m'a fait du bien après les gens que je ne connaissais pas qui m'ont hébergé. Je stressais tellement de bien paraître devant ces gens que ça m'a vraiment reposé d'être chez Manu. Elle passait par une phase difficile et j'ai beaucoup aimé parler avec elle jusqu'à ce qu'elle se sente mieux. Elle est tellement géniale cette nana!





Dimanche 10 Avril 2016

Horaires de conduite : 13h -16h / 150 km
Plein: 9€11 / 6,50 L



   Jour 5 - Retour à la maison


Encore une étape pluvieuse. Mais je m'y étais préparée, j'ai mis mon coupe-vent. Et ça m'a fait du bien à la longue. Je voulais rentrer pas trop tard pour me reposer pour le taff le lendemain.



   Château de Carrouges


Emmanuelle m'a emmené voir le Château de Carrouges. On a pu discuter encore un peu, se marrer sur la pauvre chaîne qui empêchait les visiteurs d'entrer pour "l'état d'urgence". On allait mieux toutes les deux, et j'ai tenté de prendre la bonne route pour repartir chez moi.



   Forêt d'Ecouves


Sur le retour, j'ai eu le temps entre deux averses de faire un petit bilan. Bon, apparemment, je parle toute seule, ou à Kerdane. Je suis super heureuse, je trouve tout beau, je suis contente de voyager seule avec ma petite moto. J'ai cette joie mystérieuse qu'on a quand on quitte ses potes à la fin d'un weekend où on s'est éclatés. Ils te manquent, mais tu t'es tellement amusée que tu es dans l'ambiance, même si tu rentre chez toi. Tu es rincée, tu as encore beaucoup de kilomètres, mais tu es bien, de la bonne fatigue. Tu regrettes de pas pouvoir faire plus de jours, mais tu es en même temps contente que ça s'arrête pour pouvoir te dire que tu as réussi.



    Forêt d'Ecouves


Il faisait beau, les routes à travers la forêt étaient magnifiques, les virages entre les fûts de pins comme dans une rêve. Et seule, toujours seule, pas un chat sur la route, c'était super sympa.



    Forêt d'Ecouves


Ce road trip est une première étape d'un nouveau chapitre de ma vie. Je réapprends à vivre depuis le 18 juin 2014 pour moi : l'Appel de la Liberté. J'ai commencé dans les 1er mois à me remettre des années de contrôle. Après ces quelques mois, j'ai osé sortir de chez moi, et j'ai eu un job que j'ai encore aujourd'hui. En parallèle, j'ai commencé à m'écouter un peu plus, du coup dans les mois qui ont suivit, j'ai arrêté les activités qui ne me convenaient pas, comme la danse et tout ce qui pouvait être devant un public. J'aime vraiment pas. Et puis, j'en ai entrepris de trouver une moto, faire une formation et me lancer. Après l'enfer, je me mettais debout, pour enfin vivre comme j'aimais. Ne plus être une coque vide, un zombie qui faisait ce qu'on attendait de lui, mais une vraie personne, avec une volonté et une opinion propre, qui essaie, qui ratte, mais qui travaille jusqu'à ce qu'elle y arrive.

Je chemin est long depuis l'autisme et l'enfermement, le pessimisme qu'on m'avait imposé, et qu'on avait infiltré en moi. Maintenant, j'arrive mieux à parler aux autres, même si je reste extrêmement méfiante envers les hommes, qu'ils soient mes amis ou non. Je ne veux toujours pas avoir de petit ami, et je ne veux pas qu'on me force à en avoir, quelque soit la manière.

Je veux me connaître encore, et toujours plus. Je veux apprendre, et je veux que ce que je pense soit à moi. Je ne veux pas être polluée par l'avis d'un autre.

On me dit souvent que je fais plein d'activités différentes, que je suis courageuse, mais moi je ne vois pas ça, je ne vois que les fois où je pleure, les fois où j'ai montré un peu de faiblesse. Comme si je me déshumanisais. Ça aussi il faut que ça change, mais j'aime beaucoup me challenger dans la vie aussi. C'est amusant, et j'apprends beaucoup. Je suis contente de pouvoir être mieux qu'hier, et pouvoir m'améliorer pour demain. Et puis souvent, ce qui est trop pour les autres, est une sorte de normalité pour moi.








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