Tribal Festival Bellyfusions

Pour moi, le fait de danser c'est comme quand je peins. J'ai plusieurs couleurs que je connais assez bien, et je les fusionne pour donner d'autres couleurs et ainsi créer une peinture. De la même manière, j'aime apprendre de nouvelles visions de la danse pour connaître d'autres couleurs : le serpent, l'afro-oriental, les enchaînements ATS, le shamanisme, les expressions du corps et du visage,... Voici ce que j'ai pu découvrir ce weekend.


Jeudi 18 Janvier 2013

Comme tous les jeudis, je suis allée à mon cours de danse tribale ATS sur Paris. Depuis Orléans, j'ai donc la voiture/tram/train/métro à faire, sauf que cette fois-ci, je prenais les affaires pour le festival et pour une presta de feu. Me voici donc à me balader dans Paris avec mon sac bourré à craquer, et une valise de plus de 20kg. Et c'est là qu'on se rend compte que le métro parisien et les escalators... et bien ça fait 2! J'ai monté des étages et des étages, redescendu d'autres en portant cette valise. C'est plutôt fou quand j'y pense. Mais avais-je le choix? J'aurais aimé être un Jedi à ce moment là. 

Le cours d'ATS se passe bien, comme d'habitude. On a pas appris de nouveaux mouvements, mais on a révisé nos codes et le phrasé de la musique avec Angelika. Très bon exercice de communion avec nos amies danseuses dans des mouvements lents. J'aime beaucoup avoir cour avec Julie comme avec Angelika. Elles nous encouragent, et nous poussent toujours plus loin. De vraies tribal sisters.

En sortant du cours, mon plan pour la nuit a un empêchement. Je téléphone à une amie, j'annule la répet' de ce soir en feu, puis après négociation, je dors chez l'un des Burneurs&Co et je pars à travers Paris pour la répet' de feu... sous la neige! Il fait froid, et je m'inquiète un peu pour samedi quand je serais presque à poil cette fois-ci. On file la chorée 5 ou 6 fois, et 1,5L de kerdane plus tard, c'est au poil! J'ai une petite peur cependant, vais-je avoir assez de force pour ces stages?


(Claudia et Marine pendant leur partie de bolas au Palais de Tokyo)





Vendredi 19 Janvier 2013

Horus
Le lendemain, j'ai mon premier stage. J'ai un peu peur de mal faire. J'ai pas dormis de la nuit tellement j'avais peur. Je me dis qu'il faut que je m'accroche, et que c'est plus le moment de reculer. Je veux ajouter une nouvelle couleur à ma palette : les serpents avec Horus. Ce sont des mouvements que je ne comprends jamais, ça me parait presqu'irréel. Je me concentre sur les étirements, sur ce qu'il fait. Je me rends compte que je ne suis pas souple. Mais aussi loin que je me souvienne, je ne l'ai jamais été. Je voudrais bien améliorer ça. 

On commence, puis on fait la chorégraphie. Lorsque l'on dissèque les mouvement, j'arrive à peu près à suivre. Mais la chorégraphie est ma hantise. Avec ma mémoire de poisson rouge et la vitesse du rythme de la musique, j'ai peur que mon cerveau fonde! Certaines parties sont plus faciles que d'autres. J'ai l'impression d'être à la traîne par rapport aux autres. Mais je m'accroche, j'essaie de continuer la chorée, quoi qu'il arrive. Et parfois, au lieu d'arrêter, j'essaie de faire le faire le mouvement du mieux possible, faire semblant parfois. Mais ce 'semblant' m'apprends au fur et à mesure des répétitions de la musique à arriver à parfaire les enchaînements.

J'ai appris à faire un Omi sur place, puis en déplacement. J'ai ensuite mélangé le 8 ATS avec le Omi. Il me faut bosser là-dessus, mais c'est super intéressant! Dans un deuxième temps, on s'est occupé des épaules, et j'avoue que là j'ai un peu moins bien compris. Je me retrouve souvent à être recroquevillée, les deux épaules vers l'avant, alors que c'est pas ça. On a fait des 'Sight Winder' (j'ai pas tout à fait compris ce qu'il disait à ce moment là) en statique puis, en bougeant le torse transversalement. On a fini par une chorégraphie, et j'ai essayé de suivre. On m'a dit que par rapport à certaines, j'arrivais pas mal à suivre. J'étais persuadée d'être à la traîne du groupe. Il faut que je prenne confiance en ce que je peux faire. En fait, étrangement ce dernier point me semble être réglé, par une sorte de déclic que j'ai eut avec la session d'Aepril Schaile.

On a fini par une initiation aux Belly Ropes, qu'il faut que je travaille, car je n'arrive pas à isoler le haut et le bas de mon ventre. Cela dit, il nous a vu faire des têtes... Il nous a rassuré en nous expliquant qu'il avait mit un an et demi à pouvoir le faire. Si je bosse bien ça, je pourrais avoir la possibilité de le faire un jour, avec du boulot, je le ferais.


(Workshop avec Horus)



Carolina Grandela
Un stage que j'ai adoré : la fusion afro-orientale. J'ai appris des mouvements et des enchaînements vraiment différents de ce que j'ai pu connaître. Ca m'a ouvert vraiment à de nouvelles possibilités, comme découvrir puis mélanger encore d'autres types de danses. Ca serait vraiment merveilleux de pouvoir aller visiter plein de pays et découvrir plein de danses à travers le monde. Il fallait donner des accents dans la danse et la musique en extériorisant puis intériorisant l'énergie du corps comme dans une transe. On a fait des chorégraphies, mais je me sentais déjà plus à l'aise, j'ai réussi sans problème, c'était sympa!
Les mouvements ne sont pas faciles à décrire et je n'ai pas leur nom. Parfois, il fallait coordonner ses jambes, et j'avoue qu'il faudrait que je recopie mes notes et que je commence à bosser tout ça. Nous avons parlé de la déesse Oshun. Elle est très narcissique, et est responsable des eaux des rivières. Donc quand on la danse, on regarde ses mains comme un miroir.


(Workshop avec Carolina Grandela)



On est parti comme on a pu au théâtre pour accueillir les spectateurs dans le cadre du bénévolat. J'avais ma valise pour changer de logeur, pas pratique. Si j'avais pu faire autrement, je ne me serais pas encombré d'une valise de 21 kg dans le métro et les escaliers. Heureusement, Isabelle et Magalie m'ont aidé et accompagnée. Ça m'a fait très plaisir de les rencontrer enfin en vrai. Elles sont vivantes, joyeuses, de vraies perles. Un petit atelier photomaton a été organisé, c'était sympa, convivial, et original, merci pour l'idée.


(Photomaton avant le spectacle des Jeunes Talents)



Certains artistes de ce spectacle m'ont vraiment marqués! Maria De Los Angels avait des muscles magnifiques, j'aimerais bien réussir à avoir ça un jour, et sa robe était magnifique, j'étais hypnotisée. J'ai pu parler avec elle durant mes stages suivant, c'était vraiment convivial de pouvoir discuter avec les artistes aussi simplement que ça. La Compagnie Imogen juste avant était vraiment intéressante, on aurait dit deux sœurs. Les Deviant Sisters m'ont vraiment marqué, elles ont une telle vie dans leur jeu, leur danse et leurs expression! Vraiment amusant, et le petit sketch de fin était à mourir! Je garde une pensée tendre pour Darkstar, car son travail approche vraiment ce que je voudrais obtenir un jour. Une atmosphère pénétrante, un peu inquiétante? Mais plus rock, plus sorcière, plus sombre. Et c'était sympa de papoter avec elle sous la neige dans la rue loin de tout le monde, presque irréel. Très beau souvenir où j'ai pu lui parler de ce que j'ai ressenti pour son show, et à quel point il me touchait personnellement.

Je suis donc repartie à traverser Paris sous la neige qui tombe, j'ai adoré!


(Paris sous la Neige)






Samedi 20 Janvier 2013

Isabel de Lorenzo & Ilhaam
Troisième jour sur Paris. Là non plus, j'ai pas dormis de la nuit. Matelas trop dur. Je puise dans mes réserves, et étrangement je ne suis pas fatiguée. Je commence par de l'American Tribal Style. C'est super, on a appris plein d'enchaînement que je connaissais, sauf le dernier, sauf qu'on s'est spécialisé dans le duo, et la symétrie centrale.

>> Lent : 
- Camel Walk (face à face / dos à dos) : au début on pensait avec Véronique qu'il y avait un leader. Mais dès qu'Ilhaam nous en a libéré, du coup, c'était plus facile. Il suffisait de conserver "l'Eye Contact" et tout allait tout seul, même en passant dos à dos.
- Sara Turn (en tribu / face à face) : C'était beaucoup plus compliqué, mais on a réussi à gérer au bout d'un moment. Mais quelle claque pour ma pauvre mémoire, je confondais tout! Et comme il y a plusieurs phases et qu'elles se gèrent différemment selon qu'on était en tribu ou face à face, je savais plus où on en était. Heureusement Véro était là pour m'aider.
- ... Turn : Je ne me souviens plus de son nom, mais celui-ci est assez acrobatique quand on tourne les bras croisés, il ne faut pas s'entre choquer!

>> Rapide : 
- Très rapprochés
- Turkish 4 Corners
- Turkish Shimmy

J'ai adoré pouvoir trouver une nouvelle façon de manier les mouvements de l'ATS. Les duos sont vraiment intéressants à danser, très fraternel.


(Workshop avec Isabel de Lorenzo et Ilhaam)





Pendant l'après midi Zéphyr est arrivé et je suis partie me changer, après plusieurs discussion avec les autres danseuses, Jeunes Talents, et Artistes.

On s'est ensuite dirigés vers la salle de spectacle, avec mon costume sous une jupe et un pull, enfermés par un super manteau tout chaud que j'ai fais moi-même. Étrangement je n'avais pas froid, et la sono donnait bien envie de bouger. Je me suis mise en tenue, mais comme personne ne démarrait la chorée, j'ai dû partir au front, sinon la neige qui tombait sur ma peau allait me congeler. je me suis retrouvée avec mes mains de feu éteintes, entourée de staffeurs. J'ai osé demander du feu, et je me suis mise à danser devant la foule. J'avais pas mes lunettes, il faisait froid, et donc j'avais pas peur, je ne les voyaient pas.

J'étais contente de braver mes interdits et mes peurs. Je me suis toujours crue frileuse et timide, mais là je répondais à la foule, je jouais avec elle. Un moment de bonheur pur. En plus j'avais pas froid! Ils ont dû couper la musique à cause des flics, et j'ai donc dansé sans musique, ou peut-être le faible son du djembe étouffés par la foule. Pas facile, mais c'était vraiment cool. Bruno est arrivé, et on s'est amusé à faire un duo, que les gens ont apprécié! Mes amis m'ont manqués, c'était magique!!


(9 ans du Palais de Tokyo avec Burno de BCC - Burn Crew Concept)





Dimanche 21 Janvier 2013

Aepril Schaile
J'avoue être une scientifique, et ne croire en rien. Mais mes études m'ont appris les propriétés des minéraux et des végétaux. Ce qui à l'origine était considéré comme magique (au niveau des plantes par exemple), a depuis été vérifié scientifiquement. Le vocabulaire est différent, on parle d'hormones ou de protéines bénéfiques ou toxiques, ou psychotropes. Je trouve tout ce qui est pagan ou shamanique poétique et j'adore le design de cet univers.

J'ai deux amies de Paris qui sont un peu Sorcières. Elles sont féministes comme moi. Je m'intéresse beaucoup à leur culture. En fait toutes ces filles féminines, féministes, qui pensent à la nature m'intéressent. J'aime comprendre ce qu'elles pensent, comment elles fonctionnent. Tant que c'est doux, sans jugement, sans arrogance et sans jalousie. Avec mes deux amies, je voudrais créer un trio de sorcières : les Trois Mères. Elles veulent apprendre la danse, et chacune ayant sa personnalité forte, ça serait génial de créer une danse à trois avec nos couleurs, nos spécificités.


Avec Aepril, nous avons commencé à danser les couleurs justement. Puis nous avons cheminé en fermant les yeux pour trouver notre animal fétiche et le cadeau qu'il nous donne. Étrangement c'était un homme que j'ai rencontré. C'était Liam, l'un des personnages que j'avais rendu vivant dans les écrits que je faisais pour m'évader de chez mes parents quand j'étais enfermée dans le noir dans ma chambre quand j'étais encore chez mes parents. Je n'avais pas non plus le droit de parler à la maison. J'avais besoin d'une Échappée pour survivre. Ca faisait passer les années plus vite avant ma pseudo-libération quand je suis partie pour mes études. Mes parents gardaient en effet la main mise sur ce que j'étais et ce que je faisais.

Puis cet homme s'est transformé en Loup, un loup qui m'avait suivit dans ces Échappées quand j'étais petite. Puis après le Loup qui m'accompagne, il s'est transformé en Chocard à Tête Jaune, un oiseau des montagnes. Lui aussi m'a accompagné quand j'étais jeune, mais à la lumière des montagnes. Il m'a donné un cadeau, le plus beau de tous : une petite boule de lumière éblouissante de trois centimètres de diamètres, dont des éruption de lumière blanche pure émane de son centre sur une dizaine de centimètres autour. C'est de la force, du courage, et de la confiance pure, qu'un ami très proche me confie comme dernier souvenir de lui. Cela veut dire beaucoup pour moi, car il était comme mon frère. Ce moment très fort, je ne l'oublierais jamais, il me permet d'être en confiance pour l'avenir.

Nous avons ensuite parlé de Perséphone et de sa légende, puis on s'est mise en ronde pour mettre en danse/transe cette histoire. Pour terminer, nous avons fait une chorégraphie sur la dualité de Perséphone, la vie/la mort de la nature, son renouveau lors des saisons.


(Workshop avec Aepril Schaile)



Smooky Eyes
Pour terminer les Bellyfusions, nous avons fait une chorégraphie scénique des Smooky Eyes. C'était énergique, et même si on était rincées, cette part de rigolade nous a fait du bien! Bravo les filles! De bonnes idées, de bonnes mimiques, de la tribu!!


(Workshop avec Smooky Eyes)



J'ai retrouvé dans ce festival ce que j'espérais. Les valeurs qui me tiennent à cœur en danse tribale : la solidarité, l'entraide, le bonheur d'être ensemble, comme une énorme tribu. Je m'y accroche sachant parfaitement qu'il y a toujours des ombres, je n'en parle pas ou peu.

Je ne vois pas la danse comme une compétition. Le preuve : tout le monde est différent de part son histoire et sa façon de danser. Je n'ai aucune animosité envers les autres danseuses. J'ai mon vécu et mon expérience. Et je n'en suis qu'au début de ma vie de danseuse. Je me garderais bien de comparer ma façon de danser avec celle des autres, car tout ceci est subjectif. Je sais que je dois travailler dur pour obtenir le niveau que je voudrais avoir. Pas celui que d'autres voudraient m'imposer. Je ne cherche pas a contrecarrer les projets artistiques des autres au contraire, j'essaie de les aider du mieux que je peux, tout en les laissant faire leur choix. Je ne donne que les informations que je possède. Pas des vérités quelles doivent suivre.

Je ne suis pas élitiste, d'ailleurs pour moi c'est a l'opposé de l'esprit 'tribu' du tribal justement. Je ne suis pas jalouse des autres, au contraire, si elles peuvent me transmettre une part d'elle-même d'une manière ou d'une autre, pour moi c'est un précieux cadeau. J'en  fais souvent la métaphore des couleurs et du tableau pour les danses du monde et celles que je crée. Je récupère ces couleurs, ces nuances de couleurs qui me composent un tableau a la fin. C'est peut-être naïf comme proposition, mais je me veux droite et honnête. Et je refuse de faire aux autres ce qu'en même pas 5 mois de danse j'ai eut à subir de la part de certaines. Dans tous les milieux c'est pourtant pareil. Certaines veulent être les premières, et éliminent la concurrence dans l'œuf. Mais je ne suis pas comme ça.

Je fais mon chemin. J'ai confiance parce que quoi qu'on dise je sais ou je vais, ce que j'ai à améliorer, ce que je veux apprendre, et enfin cette part d'incertitude qui me conduira à découvrir encore des tas d'autres choses. Tant que ma vie n'est pas grise, ni destinée à attaquer les autres par jalousie, je me sens bien, et totalement pas concernée par ces comportements puérils et parfois sectaires. Je me sens bien dans mes basques. Pour une fois dans ma vie, c'est comme si j'avais eut un déclic. Comme si avec ce qui allait être fait, je n'avais plus rien à prouver a personne, malgré la pluie battante dans laquelle ils veulent m'entraîner avec leur critiques.

Évidement que je ne danse pas comme une pro, ça fait a peine quelques mois que je m'autorise a faire ce que je veux dans ma vie. J'ai un emploi du temps de ministre, j'ai très peu de temps à moi. Et ça m'inquiète parce que je ne peux pas réviser mes danse, ou réécrire mes cours de tribal. Le temps passe très vite. Mais je me bats contre ma timidité et ma peur de pas être à la hauteur. Ce n'est qu'avec Aepril que j'ai reçu le cadeau que j'attendais : le courage, et la confiance qui me manquait. Je vais faire ce que j'aime, quoi qu'il arrive! D'ailleurs y'a pas mal de monde qui me connaissent ou qui me voient en presta qui aiment ma façon de danser sans me connaître! Je ne me repose pourtant pas sur mes acquis. Je fonce et j'apprends encore plus!

Vive les tribal sisters, vive la tribu !!

(Some of my Tribal Sisters par Smooky Eyes)

L'ATS.

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